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CTL du 24 septembre : Lettre ouverte des élus CGT

Monsieur le président,

Le Comité Technique Local est convoqué dans un contexte sanitaire encore difficile.

Rappelons qu’en 20 ans, 100 000 lits ont été fermés dans les hôpitaux publics en France. C’est là, et avec le sous-effectif chronique, les raisons principales de l’effondrement, par endroits, de l’Hôpital face au Covid.

Aujourd’hui, il y a même moins de lits et de personnel qu’en mars 2020 ! Mais, au lieu de reconstruire le système hospitalier public, le gouvernement encourage la poursuite de la « rentabilisation » de l’Hôpital et préfère la coercition à la pédagogie.

Le passe sanitaire cristallise les tensions. Le gouvernement l’utilise pour diviser la population, tout en construisant, loi après loi, une société de plus en plus sécuritaire. Ce contexte de pandémie est utilisé par Macron et le patronat pour attaquer les droits des travailleurs, poursuivre la casse du potentiel industriel et affaiblir les services publics.

La crise économique frappe durement les plus fragiles, les salariés, les privés d’emploi et les retraités, alors que la richesse des milliardaires français a progressé de plus de 68 % depuis 2020. L’inflation qui atteint 2 % sur l’année écoulée, accable les travailleurs dont les salaires stagnent.

C’est pire pour les fonctionnaires avec un point d’indice qui a perdu 18% depuis 2000. Nombre de nos collègues verront leurs traitements dépasser à peine le niveau du SMIC, malgré l’annonce, mardi dernier, de la ministre de la Fonction Publique de mesures de revalorisation des 4 premiers échelons de la carrière C. Un cadre B1 commencera avec 14€ brut de plus qu’un agent C1, soit un recrutement à 0,9% au-dessus du SMIC. Le gel du point d’indice est insupportable !

Pour la DGFiP, s’il y avait encore un doute sur la volonté de ce gouvernement à détruire les fondements de notre administration, les dernières annonces des 1 500 postes supprimés en 2022 balayent les dernières interrogations.

A l’ordre du jour de ce comité, les élus CGT n’ont aucune illusion sur les commentaires et réponses que vous pourriez apporter sur les trois bilans présentés pour information (Campagne DUERP - PAP 2020 -2021 ; Sécurité & santé au travail ; Social). Une fois de plus vous prendriez des engagements qui ne seraient pas tenus, comme l’année dernière par exemple, au sujet d’un contenu plus détaillé pour les écrêtements horaires ou de la disparition de la rubrique des suicides, toujours absente cette année.

L’autre sujet concerne l’impact de la constitution des services supra-départementaux (Centre de contact des professionnels à Lons-le-Saunier et Antenne SIE à Valence). Votre dossier de présentation prétend que ces nouveaux centres de contacts sont créés avec « l’objectif d’amélioration de la qualité du service offert et de rapidité de prise en charges de demandes ». Mais il y a pire, dans le protocole que vous avez signé : « en professionnalisant la mission d’accueil, leur action contribue à améliorer la qualité de service de la DGFiP. »

Ces écrits sont insultants. Ils nient l’engagement et les compétences des agents des SIE qui ont assumé des augmentations importantes de leur charge de travail. De l’encaissement de la retenue à la source, annoncée transparente pour leur service jusqu’à la gestion du fond de solidarité, ils se sont investis sans compter malgré les contraintes sanitaires pour assurer le fonctionnement des services.

Ce qui fait défaut, une nouvelle fois, dans votre dossier de présentation, c’est bien l’absence de prise en compte des conditions de travail. Vous occultez l’impact des emplois supprimés au 1er septembre dans ces SIE pour alimenter ces nouveaux services. Ces derniers ne seront pas opérationnels pour prendre en charge la partie des missions transférées des SIE (appels téléphoniques et E-contact notamment) avant une période qui s’étend d’octobre 2021 à mai 2022. D’ici là, la charge de travail devra être assurée avec un effectif amputé.

Cette situation des SIE n’est pas étrangère à celle des autres services, qui subissent également des suppressions de postes et vacances d’emploi, des réorganisations ou le NRP. Tous les agents sont ou seront impactés !

Le constat des élus CGT est sans appel, la DRFiP n’apporte pas de solution ni de soutien suffisant aux agents, y compris aux chefs de services, et laisse les services gérer comme ils peuvent leur quotidien. Ainsi nous pouvons affirmer qu’après plus de 18 mois vécue difficilement par les travailleurs, de la « première » à la « dernière » ligne, le monde d’après ressemble, en pire, à celui d’avant.

LA LUTTE POUR LE PROGRÈS SOCIAL, LA DÉFENSE DE NOS DROITS ET LIBERTÉS ET PROTECTION SANITAIRE SONT INDISSOCIABLES !

En conséquence, les élus en CTL ont décidé de ne pas siéger ce jour.

Avec toute la CGT, les élus CGT appellent les agents à se saisir de l’appel interprofessionnel et intersyndical du 5 octobre à la grève et à manifester pour obtenir :

• La fin immédiate de l’État d’urgence sanitaire et abrogation des lois sécuritaires.
• Des moyens et des effectifs pour les Hôpitaux ; la recherche ; la levée des brevets sur les vaccins permettant un accès libre, égal et éclairé au vaccin.
• Des moyens et des effectifs pour le Service Public.
• L’abandon du NRP à la DGFiP.
• L’abrogation de la loi transformation de la Fonction Publique.
• La revalorisation immédiate de 10% du point d’indice et des mesures de rattrapage intégral des pertes de pouvoir d’achat.
• Une refonte des carrières permettant de reconnaitre financièrement les compétences de agents et de leur assurer une progression de carrière.
• Abandon de la réforme de l’Assurance-chômage.
• Retrait du projet de recul de l’âge légal du départ à la retraite.

Article publié le 24 septembre 2021.


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